Des étoiles dans ma tête

Journal de bord d'une année avec le mélanome.

QUI SUIS-JE ?

Je m'appelle Mathilde Boitard, j'ai 26 ans. 

Je suis une ancienne étudiante en recherche en Histoire Médiévale, un domaine vraiment passionnant. J'ai fait mes études à la faculté de Jacob-Bellecombette, à côté de Chambéry, où j'habitais avant mon accident. Après avoir obtenu un DUT Carrières Sociales puis un Master Mondes Médiévaux, je travaille maintenant dans le domaine du social. J'habite à présent à Saint-Priest, une ville proche de Lyon. 

Je suis atteinte d'un mélanome qui a produit plusieurs lésions dans mon cerveau. Je me soigne tous les jours depuis plus de deux ans. 

J'aime beaucoup de choses : les sports nautiques et de raquette, lire, l'astronomie, rencontrer du monde. Mais ce que j'aime par dessus-tout, c'est l'humour. Alors quand j'ai appris que j'étais atteinte d'une maladie très grave, imaginez les phrases d'humour noir qu'elle m'a inspirée. 

J'en ai écrit un livre. Un livre qui ressemble à la fois à ma maladie, et à moi. Après tout, nous vivons, elle et moi, ensemble, à la seule différence que si l'une ne peut exister sans l'autre, l'autre pourra un jour se débarrasser de l'une. Peut-être. Un livre sur un sujet grave, écrit exactement de la manière dont j'ai vécu les choses à l'instant T sous forme de journal de bord, et aussi comme je les perçois avec du recul. Un livre où l'humour a pourtant toute sa place, car elle est mon alliée de choc. Un livre grâce auquel, je l'espère, j'aurais réussi à vous faire comprendre le mal-être de certaines périodes, mais également duquel émane ma joie de vivre. 


Mon histoire

J'ai appris fin septembre 2021 que j'avais un cancer de la peau. Il s'agit d'un mélanome qui a produit des métastases cérébrales. Les cellules malades de ma peau se sont dirigées en direction de mon cerveau pour créer des tumeurs, appelées métastases, ou encore lésions. La forte plasticité tumorale du mélanome - c'est-à-dire sa capacité à s'étendre et à se battre contre les traitements - fait de ce cancer de la peau le plus agressif qui soit. 

J'ai découvert mon cancer à l'occasion d'un accident cérébral, alors que j'étais au travail. Mon cerveau était en hydrocéphalie et en pleine hémorragie. Les urgences de Chambéry, puis de Grenoble, se sont occupées de moi, et m'ont posé une Dérivation Ventriculaire Externe (DVE) afin de purger le sang de mon cerveau. Les soignants m'ont rasé le crâne. 

Moi, j'étais ailleurs. Mon cerveau a fait un blackout total. Plus d'émotions, plus de sensations. Je voyais flou, et j'avais l'impression de me trouver dans un brouillard opaque. Je suis restée quelques semaines allongée dans un lit, sans pouvoir bouger. Puis, au fil des mois, j'ai appris à vivre avec mon cancer. Vivre avec un cancer, ça veut dire vivre avec les traitements, avec une nouvelle image de soi, avec ses émotions changeantes, ses doutes, son mal-être, sa fatigue, et d'autres choses encore. Mais vivre avec son cancer, c'est aussi apprendre en accéléré : prendre du recul, s'introspecter, se détacher, trouver le calme. C'est vivre avec ses proches une maladie qui ne se partage pas. C'est tenter d'accepter que les choses ne seront plus comme avant, et c'est vivre le moment présent. 

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